Quitter le jour par Anatole Levilain-Clément
Distribution
“Pour survivre au jour, de jeunes âmes s’enchaînent à la nuit. Dans les profondeurs d’une mine sans fin où sévit la fièvre, il faut creuser, toujours plus loin.”
Dans ce court-métrage écrit et réalisé par Anatole Levilain-Clément, l’esthétique poétique et sombre est portée par la musique de J.S. Bach, que nous interprétons sous la direction de Laurence Equilbey et aux côtés d’accentus et du jeune chœur de paris.
Quelques mots d’Anatole Levilain-Clément
« Quitter le jour » est une expression ancienne utilisée par les mineur.se.s français.es pour désigner l’acte de descendre à la mine. Des mots d’une grande poésie qui contrastent avec un quotidien infernal. « Quitter le jour » est une équation impossible, celle de renoncer au monde des vivants pour se maintenir en vie. Ni l’âme ni le corps de mon personnage ne sont sauvés : l’une, si elle ne s’est pas déjà volatilisée au moment de la descente, est emportée par la fièvre ; l’autre suit,consumé par les profondeurs.
J’envisage chaque nouveau film comme un témoin du chantier qu’a été sa propre construction.
L’image est pour moi un vrai bac à sable : je me plais à multiplier les outils pour créer une matière qui me ressemble. Si je sens qu’une technique s’épuise sur un plan, je troque mon feutre contre un stylet, mon corps contre une manette, et je m’embarque dans une toute nouvelle aventure – même si ça n’est qu’à l’échelle d’un plan. Le produit final est une affaire de collage !
« Quitter le jour » est un joyeux mélange de 3D, de 2D traditionnelle et numérique, de prises de vues réelles, de motion capture, d’animation VR et d’intelligence artificielle. Je me sens chanceux d’appartenir à une génération qui a accès à une si grande variété de supports, et qui peut naviguer aussi librement entre les techniques, des plus physiques aux plus dématérialisées, et bricoler bricoler bricoler, avec pour seuls mots d’ordre le plaisir et l’audace. Créer des mondes gigantesques depuis nos chambres.
« Quitter le jour », quelque part, c’est aussi le sacrifice que l’on fait en tant qu’artiste : vivre reclus.e, dédié.e à la recherche d’une matière nouvelle et flirtant constamment avec le risque que cette même matière vous dévore.
Anatole Levilain-Clément