La Volpe par Anatole Levilain-Clément
Programme
W.A. Mozart, Lucio Silla “Morte Fatal”
Distribution
Le créateur Anatole Levilain-Clément a puisé son inspiration dans l’émotion dramatique de la “Morte Fatal”, extrait de Lucio Silla de Mozart, pour tisser le récit tragique de deux héroïnes fictives dans ce court-métrage d’animation. L’image 3D, travaillée et texturée, donne ce rendu si vivant et empli de sensibilité.
Anatole Levilain-Clément détourne l’image du cimetière initialement présente dans la “Morte Fatal”, pour la transposer dans un cimetière d’avion. L’intrigue se concentre sur deux femmes, qui se sont aimées. Le souvenir et la mort hantent le récit qui prend la forme d’une déambulation dans les couloirs d’un musée.
La Volpe
En italien « volpe » signifie « renard », et c’est le pigment de sa fourrure qui constitue le ”fil roux” du récit ! Une couleur vive et rebelle, aussi libre que cet avion qui tutoie les cieux, que ces cheveux qui semblent ne jamais s’arrêter. C’est la couleur de la passion qui brûle les coeurs des deux femmes, mais qui embrase aussi le ciel et les ailes de l’aviatrice. C’est cette force inextinguible qui donne et reprend tout, et que la veuve porte toujours au corps après tant d’années, comme une identité maudite. Jusque sur la tombe de son amour, pièce-maîtresse du musée de sa propre histoire. Et si quelque chose vivait encore, d’une manière ou d’une autre, dans cette nuée de petites étincelles rousses qui quittent avec nous l’histoire ?
Une image 3D pleine de sensibilité
Anatole Levilain-Clément nous parle des techniques utilisées pour la réalisation de ce court métrage :
“Pour bricoler « La Volpe », j’ai eu recours à un mélange d’animation 3D, de dessin-animé et de prise de vues réelles. La 3D me permet de mettre à profit la fluidité et la densité des outils numériques, tout en les court-circuitant pour y incorporer des textures vivantes, et inviter dans
l’espace virtuel des techniques propres à la prise de vues réelles : une fois mes décors posés et mes personnages ”allumés”, je crée ma caméra virtuelle et me munis de quelques lumières, avant de partir en exploration dans la scène que je n’ai fait que lancer. Ce qui se passe ensuite est bien souvent inattendu, et il n’est pas rare que je ressorte d’une session avec de jolies
surprises ! Film après film, ma boîte-à-outils-vidéo se remplit de toutes sortes d’ustensiles et de matières (virtuelles comme physiques), que j’assemble quotidiennement avec le même enthousiasme, et pour unique obsession la découverte d’alchimies nouvelles !”